Transformation digitale des entreprises : de quoi parle-t-on vraiment ?

Nous avons tous entendu parler de « transformation digitale ». Cette révolution numérique est si importante que des spécialistes n’hésitent pas à la comparer à la naissance de l’imprimerie, il y a plus de cinq siècles. La transformation digitale a une portée considérable, tant pour les entreprises et le monde du travail que pour la société en général.

Mais en quoi consiste réellement cette révolution et quelles en sont les implications ?

La « transformation digitale », c’est quoi au juste ?

Vous avez sans doute déjà interrogé oralement votre smartphone ou votre ordinateur portable et reçu une réponse automatique en quelques secondes. Ce faisant, vous avez utilisé un robot conversationnel. Initiée par Google Search, la technologie des bots – logiciels de conversation automatisée – permet de satisfaire la quête d’information des clients et des consommateurs.

Mais cet exemple n’est qu’un aperçu microscopique : la transformation digitale embrasse en effet presque tous les secteurs d’activité.

La convergence de plusieurs innovations majeures

Cette transition numérique résulte de la convergence de plusieurs innovations majeures auxquelles nous avons assisté depuis une trentaine d’années. Parmi celles-ci figurent :

  • le numérique proprement dit (la numérisation des données et des communications,
  • l’intelligence artificielle,
  • la cybernétique (science du contrôle des systèmes),
  • les biosciences (les sciences de la vie).

Ces innovations ont donné naissance à la conception de machines de plus en plus sophistiquées et « intelligentes » tels les robots, ordinateurs, tablettes, smartphones, imprimantes, montres, voitures, et objets connectés. Elles permettent désormais de connecter à distance des espaces physiques à travers des échanges automatisés (maisons, villes, usines interconnectées).

Elles conduisent enfin à la conception d’outils dématérialisés ou de fonctionnalités qui assurent la programmation et l’automatisation du travail et de la formation (moteurs de recherche, wifi, GPS, logiciels, applications mobiles, digital learning, etc.).

L’optimisation et la simplification des processus de communication et de productivité

La transformation digitale pénètre le monde du travail dans presque toutes ses composantes. Elle transforme et améliore les work flows, c’est-à-dire les séries d’opérations qu’effectue une personne, un département ou un organisme entier. La numérisation des process apporte son pouvoir de simplification, de communication et d’optimisation de la productivité. Cette transformation permet ainsi de rester compétitif et innovant dans un marché concurrentiel en évolution constante.

Il n’est donc pas étonnant que les professionnels indépendants, les PME et les grands groupes cotés au CAC 40, y compris les administrations publiques, soient tributaires de ces innovations et se les approprient. Tout le monde, semble-t-il, cherche à profiter des extraordinaires opportunités qu’elles offrent.

Les jalons historiques de la transformation digitale

Les prémisses de la transformation digitale remontent au début des années 1980. Son évolution fulgurante se résume par des étapes décisives qui ont abouti à la révolution d’aujourd’hui :

  • 1980 – généralisation de l’ordinateur personnel ; apparition du Minitel français puis d’Internet ouvrant la porte aux échanges virtuels et à l’e-commerce.
  • 1990 – généralisation d’Internet ; exploitation des bases de données numérisées ; développement des logiciels, du téléphone mobile.
  • 2000 – apparition des téléphones intelligents (« smartphones ») ; miniaturisation et portabilité des ordinateurs ; performances accrue des modems, du web ; apparition du Cloud.
  • 2010 – débuts du « web 2.0 » ; généralisation des tablettes tactiles et des smartphones ; exploitation des premiers réseaux sociaux ; débuts du Big Data, des objets connectés.
  • 2016 – réseaux multimédias à haut débit (fibre optique, satellites à orbite basse) ; développement de la web/TV, des médias et vidéos interactifs ; personnalisation des interfaces (reconnaissance vocale, de l’écriture, des visages) ; développement de l’intelligence artificielle, du blockchain, des chatbots.

La Quatrième Révolution industrielle : vers l’entreprise numérique ?

Pleines de promesses, les applications de cette révolution sont encouragées par le secteur privé et par l’ensemble des acteurs politiques. Sur le plan industriel, les volontés de modernisation et de numérisation des plus grandes sociétés, sous le label « Industrie 4.0 » illustrent l’intention générale de mettre en œuvre une nouvelle façon d’organiser les moyens de production.

Des sociétés comme Airbus Group, Bosch-Rexroth, Dassault Systèmes, Schneider Electric se sont par exemple engagées dans le développement de l’usine « intelligente » (« Smart Factory »). Grâce au développement de l’internet des objets et des systèmes cyber-physiques, ces usines numérisées assureront la synchronisation automatisée des différents outils et postes de travail intégrés.

L’ingénieur et économiste allemand Klaus Schwab, président-fondateur du Forum économique mondial (World Economic Forum), l’affirme dans son livre La Quatrième Révolution industrielle.

« En inaugurant l’usine intelligente, la Quatrième Révolution industrielle crée un monde où les systèmes virtuels et physiques de production du monde entier coopéreront de manière flexible : on pourra ainsi personnaliser intégralement les produits et créer de nouveaux modèles de fonctionnement. »

Les grands enjeux de cette évolution majeure

Quels sont les attentes et les bénéfices de la transformation digitale ? Toutes les facettes du monde du travail – études et conception de produits et services, jusqu’à leur commercialisation et leur usage en passant par la production, la gestion, les finances, sans oublier la formation – sont ainsi invitées à se transformer.

Nouvelle règle d’or : la virtualisation et la robotisation des processus et des communications. Une évidence s’impose : cette mutation technologique est en train de transformer l’économie française et une partie de l’économie mondiale. On le voit dans l’avènement au niveau planétaire de nouvelles habitudes d’achat et de consommation qui ont donné naissance à des néologismes comme l’« ubérisation » et la « disruption ».

Le numérique, un moteur indispensable pour le développement de l’économie française

Prenons une autre illustration, celle des opérations marketing. Un des avantages de la transformation digitale telle que nous la connaissons aujourd’hui est de pouvoir déceler avec une plus grande précision les attentes, les besoins, les comportements et les identités des prospects d’une entreprise. Il est alors possible de mieux cerner son marché potentiel et d’en avoir une « photographie » psychologique et comportementale instantanée.

Il suffit de recueillir des informations pertinentes à propos de ses clients éventuels en acquérant des données jusqu’alors inaccessibles sur leurs habitudes d’achat, leurs critères de décision, les démarches prospectives qu’ils effectuent sur internet. C’est le Big Data appliqué au développement commercial. Les entreprises qui ont numérisé leurs opérations marketing disposent ainsi d’outils de monitoring incomparables. Les systèmes qui permettent cela sont tous issus de cette transformation.

Nous entrons donc de plain-pied dans une nouvelle ère, façonnée par une nouvelle culture numérique, même si bon nombre de PME et ETI n’ont pas complètement pris la mesure de tout le potentiel qu’elle leur offre. Non seulement l’intégration de ces technologies dans les entreprises semble inéluctable, mais elle paraît indispensable puisqu’elles permettent de renforcer leur croissance et leur compétitivité sur le plan national et global.

L’évolution de cette intégration est telle aujourd’hui que, selon le cabinet d’étude McKinsey, le numérique, qui représente désormais 5,5 % du PIB, jouerait un rôle prépondérant dans la croissance de l’économie française. C’est même une source croissante de création d’emplois pour les jeunes. Selon le même cabinet, les entreprises qui investissent dans le numérique connaîtraient un résultat opérationnel supérieur de 40 % en moyenne.

Comment répondre aux appréhensions légitimes de la transformation digitale ?

L’inéluctabilité de la transformation digitale est donc un fait. Pourtant elle soulève de nombreuses interrogations dont l’une est le challenge humain, managérial et technologique qu’elle pose dans nombre d’entreprises. Elle se heurte par conséquent à certains freins au changement. Les entreprises qui ont des dimensions moins importantes accusent un retard dans l’adoption de cette transformation. Diverses raisons peuvent en être la cause : moyens humains, financiers, stratégiques inadaptés, bouleversement des habitudes de management, remise en question de la culture d’entreprise, révision des process actuels…

Selon une étude du cabinet Harris Interactive de septembre 2015, de nombreux chefs d’entreprise (41 % des dirigeants de TPE-PME) ne mesurent pas encore les enjeux et le potentiel énorme que représente le passage de leur structure à l’ère du numérique. Parmi eux, certains ont simplement décidé d’attendre. Il est vrai qu’à l’heure où est écrit cet article, de nombreuses PME, sans compter les petites entreprises, n’ont toujours pas de site internet !

Rénover les process internes pour assurer sa croissance externe

D’une manière générale, ce ne sont pas leurs employés ni leurs clients qui sont à la traîne. Ceux-ci mesurent déjà les avantages que leur apporte la communication digitale dans leur vie personnelle ou professionnelle et ils sont nombreux à vouloir en bénéficier.

Une étude réalisée en collaboration avec TNS Sofres auprès des salariés révèle qu’un salarié sur deux estime que le digital contribue à améliorer ses activités, quel que soit le service dans lequel il travaille. Face à ces nouveaux usages, les employés et les consommateurs ont donc souvent un train d’avance par rapport à leur employeur et manifestent un plus grand intérêt. Cela va même plus loin puisque « 87 % des salariés estiment que la digitalisation des entreprises constitue une opportunité pour leur entreprise », soit presque neuf salariés sur dix.

L’enjeu pour les entreprises qui appréhendent cette révolution imposée est de devoir adapter leurs outils et leurs compétences, voire de transformer des activités et des métiers en interne. Elles doivent en effet tôt ou tard ajuster leurs process de fabrication, de marketing, de livraison, de communication sous peine de voir compromis à plus ou moins brève échéance leur propre développement. On sait que l’optimisation des échanges numériques les aidera à accélérer et simplifier leurs communications, tout en permettant des économies d’échelle. Il ne fait pas de doute qu’un des apports essentiels de ces nouvelles technologies consistera à bénéficier d’une image favorable dans des secteurs fortement concurrentiels. Ces nouvelles méthodes de travail nécessitent cependant un temps d’adaptation… C’est pourquoi il faut encourager les entreprises à s’approprier cette véritable « disruption », à leur échelle.

Comme le résume fort bien Klaus Schwab, « ces bouleversements sont extrêmement profonds : jamais l’humanité n’a connu d’époque à la fois si prometteuse et si dangereuse. Je m’inquiète, cependant, de constater que trop de décideurs demeurent prisonniers d’un mode de raisonnement traditionnel, linéaire (ignorant la disruption) ; trop pris par leurs obligations immédiates, ils ne parviennent pas à développer une pensée stratégique sur les forces de disruption et d’innovation qui orientent notre avenir. »

Une mutation technologique à double visage

René-David Hadjadj, coach de grandes entreprises, s’est penché lui aussi sur cette problématique. Dans son récent livre Leader 3.0il affirme que le plus souvent débattue sous l’angle purement technologique, la transformation digitale n’en entraîne pas moins des bouleversements au niveau humain, du point de vue du management d’entreprise et de l’individu.

Pour les uns, elle donne en effet naissance à de nouvelles formes de relation. Les positions hiérarchiques qui prévalaient dans le style de leadership traditionnel marquent le pas au profit d’interconnexions plus spontanées, moins formalistes et plus ouvertes. Il apparaît que le concept pyramidal de l’entreprise, avec ses frontières verticales rigides, soit définitivement appelé à évoluer, à disparaître même, au profit de relations simplifiées où décideurs, collaborateurs et exécutants se trouvent à des niveaux d’échanges plus égalitaires, quels que soient les services de l’entreprise où ils travaillent. » L’ère numérique incite les clients et les employés des entreprises à devenir à la fois communicants, contributeurs et pourvoyeurs d’information. Les intermédiaires disparaissent à leur tour pour donner place à une plus grande liberté de synergie, à tous les niveaux.

Pour les autres, continue Hadjadj, le regard n’est pas le même. Si beaucoup envisagent cette perspective avec sérénité, d’autres la redoutent. Il est à craindre en effet, et nous en constatons déjà les premiers risques, que le recours aux machines conduise vers une déconsidération progressive de la nature humaine. Vous avez probablement fait l’expérience d’avoir tenté d’obtenir un responsable au téléphone et de n’avoir eu pour toute réponse qu’une voix robotisée qui vous invitait inlassablement à taper sur une succession de chiffres en fonction de vos requêtes. N’est-ce pas faire une part trop belle à la pseudo-intelligence robotique aux dépens de la sensibilité et de l’intelligence humaines ?

Equilibrer les exigences numériques avec les besoins humains et managériaux

Comme toute innovation technologique, cette mutation offre donc un double visage. Les nouvelles perspectives qu’elle offre, captivantes pour les uns, angoissantes pour les autres, soulève le problème de la qualité des relations humaines. Le monde du travail présente de plus en plus en effet des exemples vécus où la virtualisation et la robotique deviennent en apparence plus importants que notre sensibilité humaine, que nos potentiels, que notre intelligence relationnelle, que nos attentes en termes d’épanouissement individuel et de solidarité collective.

Notre société est-elle en passe d’être dominée par ses propres outils numériques ? Exaspérés par la généralisation d’une robotisation des communications, les détracteurs de cette transformation (il y en a) espèrent voir s’essouffler l’enthousiasme du « tout digital », en revendiquant le retour à une normalité plus tolérable. C’est en tout cas ce qu’écrivains et scénaristes de science-fiction, en avance sur leur temps, avaient imaginé bien avant que ce ne soit une réalité. Il suffit de relire Isaac Asimov et son Cycle des robots pour se rafraîchir la mémoire.

Pour sortir de ce débat et aborder avec réalité les enjeux de votre entreprise, nous vous suggérons de vous documenter sur les offres existantes dans le domaine de la transformation numérique. Des cabinets de conseil en stratégie digitale comme Neoptimal peuvent vous accompagner et vous aider à élaborer les étapes nécessaires en les adaptant à votre écosystème. Cela sera également l’occasion de découvrir les opportunités offertes par le digital au bénéfice de votre croissance.

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